Tarik est jeune, il a vingt-cinq ans. Tarik est un souvenir désoeuvré.
Parfois des ombres balaient le chemin mais Tarik sait. Le sang. Les
angles étranges. Le nom. Tarik sait. Tarik est jeune plus très jeune à
cinquantevingtcinq ans, il est un chemin mais quelque part la
pierre, en silence, et sous la pierre les visages familiers. Tarik est
jeune, il a vingt-cinq ans et aura vingt-cinq ans tout le jour, il
avance sans connaître la frontière, seulement la fatigue, le
souvenir, les shrapnels dans son dos, et le démembrement de la
langue. Mais Tarik est jeune, il avance, et sa lenteur est sa force sa
_____________ lenteur ___________ . Et comment se perdre est
toujours trouver mais ________ pas les ______ ni _________ pas les
_________ mots ______ comment _________ avancer mais ________ .
Tarik est une direction, un cap à franchir. Il avance mais ne va nulle
part. À cinquantevingtcinq ans Tarik n’est plus très jeune, c’est un
homme déjà, et il suit son nom, coule son sang est un chemin entre
les stèles, comme tous les hommes de cinquantevingtcinq ans,
trébuchant sur la pierre et la pierre et la pierre.
Tarik ne s’arrête pas. Tarik a vingt-cinq ans ce qui est encore jeune,
ce qui est encore. Tarik ne s’arrête pas poursuit le nom, la phrase,
ces corps ces. Angles étranges, papiers déchirés carbonisés, sables
sans fin ces _________
_______ corps. _______________ Les rides les _______ sillons le
_____________ sable __________ sable ___________ sable_ ________
sable / sang / feu / écho / souvenir / ___________ angle étrange.
____________ Rides sillons ________ chemins oublis
_____________________________ .
Tarik est perdu, il a vingt-cinq ans, depuis cinquante ans il a vingtcinq
ans, il est perdu même si rien n’avance, même si rien et la
terre. Tout va trop vite, Tarik poursuit sa lenteur comme une lutte
Tarik a vingt-cinq ans hier, il a cinquantevingtcinq ans demain et
aujourd’hui. Tarik est un souvenir cela fait des siècles qu’il se perd
est un souvenir, cela fait des siècles. Qu’il marche. Qu’il avance
comme on avance à vingt-cinq ans. Dans sa tête les images de sa
famille. Qu’il avance et ce nom que ses parents lui ont confié,
chemin première étoile amour conquérant, ses parents qui
n’avaient que leur langue, et leur désastre, comme le bruit du vent
entre les dunes de sable. Comme le bruit. Le métal, la pierre, les
gravats. Les os.